top of page
  • Photo du rédacteurQuentin Zinzius

L’art d’être Humain


Emmanuel Dabit, originaire de la Meuse, est employé dans une usine agro-alimentaire du département. Il se décrit comme un citoyen lambda. Il raconte son attachement à l’entraide et au partage, notamment par son expérience humanitaire au Kenya en 2008.

Emmanuel donne tout de suite son mot d’ordre : « On n’a pas besoin de partir loin pour faire de l’Humanitaire ».
Localisation géographique du Kenya. mapsland.com

Son entrée dans le café n’est pas passée inaperçue. Ici, tout le monde connait « Manu ». Il commande un café, un verre d’eau, pose son livre sur la table et s'assoit à la table. Le grand gaillard est tout sourire, et quelque peu tête en l'air : il ne peut s'empêcher de saluer les connaissances qui rentrent dans le café. Mais il reprend toujours son histoire.

Selon lui, sa vie commence à ses 18 ans avec des études dans le domaine de l’hôtellerie, couronnées de succès. Il trouve un travail, monte en grade et dirige une petite brigade de 25 personnes. Aussi passionné par l’écriture, il reçoit en 2007 la médaille d’or de l’Académie Européenne des Arts pour un poème dédié à sa fille. « Au départ, j’écrivais pour moi, pour m’exprimer. Puis une amie artiste m’a dit que l’art était fait pour être partagé ». Mais derrière ce succès, plusieurs événements l’atteignent de plein fouet. Manu perd son entrain et sa joie de vivre.


Situation géographique du village d’Ukunda, sur la côte du Kenya. jump-voyage.com

Renaissance

Mais l’espoir revient. Un an et demi après sa séparation, vécue difficilement, il choisit un nouveau départ. Un ami à lui revient alors d’un voyage humanitaire de 3 mois au Kenya avec l’ONG Hakuna Matata, pour refaire son Visa. Fasciné par ses récits, il décide alors de tout plaquer : il vend sa voiture, donne ses affaires et organise une collecte de lunettes, de médicaments, de vêtements et d’argent. Après s’être fait vacciner, il plie bagages et accompagne son ami, mais à titre personnel. « Je n’étais pas là pour faire du tourisme humanitaire, je voulais faire ça à ma manière ». Le pays est alors en pleine crise politique, et les vols directs depuis la France sont impossibles. « Il a fallu passer par Londres pour pouvoir y aller, et une fois sur place prendre un vol interne pour arriver à Mombasa ».

Leçon de vie

De là, il se rend à Mwakamba, petit village musulman non loin d’Ukunda. Il y aide la population en distribuant le fruit des collectes, et en participant à la fabrication de pirogues destinées aux pêcheurs. « Le Kenya, c’est 60% de la population atteinte du SIDA, et très peu d’accès aux soins ». Il raconte ensuite que son ami a vu son logement être cambriolé. Son voisin a également eu droit au même sort. « Là-bas, la faim et la pauvreté poussent les gens à faire n’importe quoi ». Manu lui, a recours à un gardien pour garder son appartement. « Il faisait pousser du maïs dans un petit carré de 3 mètres par 4 … je l’invitais autant que je pouvais à faire des barbecues avec sa famille ». Plus tard, un problème de banque l’empêche de retirer de l’argent pendant quelques jours. « James (le gardien) s’est rendu compte que je ne mangeais plus. Il a fait cuire du maïs, et plutôt que de le donner à ses enfants, il me l’a apporté. J’ai alors compris que pour eux, c’est celui qui ramène l’argent le plus important, parce qu’il fait vivre la famille [...] Une sacrée leçon de vie » se rappelle-t-il. Depuis pour Manu, l’humanitaire c’est dans la peau.


« Je ne me vois pas manger un sandwich et regarder un autre gars crever la dalle ».

Une façon de vivre et de penser que Manu partage sans concession. Son livre autobiographique Et demain ? en est la preuve. « J’attends d’avoir les fonds nécessaires pour le publier » assume-t-il fièrement. En attente de parution, le livre raconte la vie et les différentes aventures du gaillard, dont son voyage au Kenya.

Comments


ZINZINULER

[Verbe] : chanter, gazouiller.

Désigne le petit cri d'une mésange, d'une fauvette.

bottom of page